Le syndrome douloureux post-mastectomie

Marie Ouali, ostéopathe spécialisée dans le soin de la femme, reçoit chaque semaine des patientes qui
souffrent de SDPM, le fameux syndrome douloureux post-mastectomie. Il n’est pas présent chez toutes les
femmes ayant subi le retrait de leur sein, mais le connaître permet de mieux l’anticiper. Ce dernier doit être envisagé dans la balance bénéfices/risques de celles qui optent pour une opération préventive, dans
le cadre d’une prédisposition génétique. La professionnelle de santé a accepté de livrer son expertise à Savoir pour Choisir.

Comment identifiez-vous le fameux syndrome douloureux post-mastectomie en cabinet ?

« Le SDPM se manifeste généralement par des douleurs qui apparaissent dans la paroi thoracique, au niveau de l’aisselle ou dans le bras du côté qui a subit la mastectomie. Elles sont diverses et multiples, elle peuvent être spontanées, vives mais aussi lancinantes et intenses. Le SDPM se manifeste le plus souvent à l’effort, mais aussi lorsque une charge lourde est portée. Il se caractérise par des douleurs de type neuropathique, comme des picotements, brulures, fourmillements, engourdissements mais le plus communément par des décharges électriques ».

Est ce que l’ostéopathie peut offrir un soin de support ? 

« Le Syndrome Douloureux Post-Mastectomie est causé par une détérioration des nerfs irriguant l’environnement du sein après son ablation. L’ostéopathie peut tout à fait offrir un soin complémentaire non négligeable pour atténuer ces douleurs. Il est donc important de débuter une prise en charge rapidement pour que la récupération soit favorisée et la plus complète possible. 

L’ostéopathie est une approche thérapeutique manuelle douce qui se fonde sur une vision globale de la structure du corps humain. Nous pratiquons des manipulations sur le système musculo-squelettique et utilisons des techniques de relâchement myofascial afin de soulager les tensions, les déséquilibres et les douleurs ».

Quelles recommandations faites-vous aux femmes qui doivent vivre avec un SDPM ?

« Je préconise aux patientes, en complément de nos consultations d’ostéopathie, des étirements quotidiens de la nuque, des épaules et des dorsales. Sans oublier quelques exercices de respiration abdominale que l’on néglige bien souvent, malgré leur bienfaits quasi immédiats. Au delà d’aider à calmer le rythme cardiaque et à faire redescendre la pression lorsque l’on ressens les douleurs, elle apporte une meilleure clarté mentale et a de nombreux bénéfices, notamment sur la gestion du stress. En séance d’ostéopathie, nous aidons les patientes à mieux respirer afin qu’elles puissent faire ce travail à la maison. Le drainage lymphatique est quant à lui tout aussi important ainsi qu’un suivi psychologique venant en complément pour les patientes qui en ressentiraient le besoin. »  

Propos recueillis par Alice Detollenaere

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